L’Essentiel du Rachis – Juin 2025

Depuis 2023, Corset Daum rassemble chaque mois les études scientifiques les plus intéressantes concernant le rachis et le traitement des pathologies qui l’affectent.

En Avril, ne te découvre pas d’un fil… Pour notre part, on continue de suivre le fil des avancées scientifiques sur le rachis!

Ce mois-ci, nous explorons des thématiques aussi variées que l’influence des asymétries musculaires sur la lombalgie, l’implication de la sensibilisation centrale dans les douleurs chroniques, ainsi que les bienfaits de l’exercice physique – notamment l’entraînement en extension lombaire isolée – pour améliorer la prise en charge des patients. Voici un tour d’horizon des recherches récentes qui façonnent l’avenir des traitements du rachis.

1. 🧘 Efficacité du yoga virtuel pour la lombalgie chronique : un essai clinique randomisé

2. 🏃 Amélioration du contrôle postural, de la douleur et du handicap grâce à l’entraînement proprioceptif chez les personnes souffrant de lombalgie : une étude de validation de concept

3. 🩻 Relation entre masse musculaire et lombalgie: une étude transversale

4. 🧩 Rapport et incorporation des risques sociaux dans les études sur les douleurs lombaires basses et l’exercice : une revue de la portée

Bonne lecture !

🧘 Efficacité du yoga virtuel pour la lombalgie chronique : un essai clinique randomisé

Hallie Tankha, Devyn Gaskins, Amanda Shallcross, Michael Rothberg, Bo Hu, Ning Guo, Eric J Roseen, Stephen Dombrowski, Judi Bar, Renee Warren, Holly Wilgus, Piper Tate, Johanna Goldfarb, Victoria Garcia Drago, Robert Saper

Cette étude contrôlée randomisée (24 semaines, 140 participants âgés de 18–64 ans, douleurs modérées à sévères avec interférence quotidienne) compare un programme de yoga virtuel (12 séances hebdomadaires de 60 minutes de hatha yoga en direct) à un groupe témoin placé sur liste d’attente.

Après 12 semaines, le groupe yoga a vu une réduction moyenne de 1,5 point sur l’échelle de douleur (sur 10) et de 2,8 points sur l’échelle de fonction rachidienne (RMDQ, sur 23), toutes deux p < 0,001, avec des améliorations maintenues à 24 semaines (–2,3 pour la douleur, –4,6 pour la fonction).

L’utilisation d’antalgiques a diminué de 21 points de pourcentage chez le groupe yoga, et la qualité du sommeil s’est améliorée également de manière significative à 12 et 24 semaines.

L’étude démontre que le yoga virtuel est une option sûre, viable et efficace pour traiter la lombalgie chronique.

Disponible sur Jama Network

🏃 Amélioration du contrôle postural, de la douleur et du handicap grâce à l’entraînement proprioceptif chez les personnes souffrant de lombalgie : une étude de validation de concept.

Sofie Dierckx, Sofie Rummens, Kaat Desloovere, Zafeiris Louvaris, Vasiliki Karagiannopoulou, Lotte Janssens, Simon Brumagne

Cette étude exploratoire montre qu’un programme de 8 semaines d’entraînement proprioceptif améliore significativement le contrôle postural lombaire, réduisant douleur et handicap chez 25 participants souffrant de lombalgie récidivante.

Tractés par une moyenne d’âge de 47 ans, 25 patients atteints de lombalgie récidivante ont suivi un programme de proprioception de 8 semaines visant à mieux percevoir la position, le mouvement et l’activation musculaire du rachis. Les évaluations posturales étaient réalisées sur surfaces stables et instables, yeux fermés, avec vibration des fuseaux neuromusculaires (cheville et lombaire). Les résultats montrent une augmentation significative du déplacement du centre de pression en réponse à la vibration lombaire (p = 0,036 sur surface stable, p = 0,043 instable), traduisant une meilleure proprioception lombaire.

Le ratio cheville/lombaire indique un déplacement du contrôle des chevilles vers le rachis (p = 0,034). Sur le plan clinique, le score MDQ a chuté de 27 à 14 (p < 0,001), avec une amélioration auto-évaluée de 51 % pour le handicap et 49 % pour la douleur.

Ces résultats suggèrent que l’entraînement améliore la sensibilité des fuseaux musculaires lombaires, renforce le contrôle segmentaire et réduit la douleur et le handicap fonctionnel.

Disponible sur le site de l’Université de Hasselt

🩻 Relation entre masse musculaire et lombalgie: une étude transversale

Rudong Chen, Congwen Yang, Xiaofu Tang, Shijie Han, Mingjie Kuang, Xiaoming Li

Les participants de l’Enquête nationale sur la santé et la nutrition (NHANES 1999 ~ 2004) ont été inclus. Une modélisation de régression logistique multiple a été utilisée pour explorer la relation entre l’ASM/IMC et la lombalgie.

Un total de 11 738 participants ont été inclus dans cette étude, et il y avait des différences significatives entre le groupe avec douleur et le groupe sans douleur en termes de sexe, d’origine ethnique, de ratio revenu/seuil de pauvreté et de niveau d’éducation.

L’étude a analysé l’ASM/IMC par quartiles en quatre groupes Q1, Q2, Q3 et Q4, et les résultats ont montré que les participants du Q4 présentaient un risque significativement plus faible de lombalgie par rapport à ceux du Q1 (p = 0,003) ; Aucune différence significative du risque de lombalgie n’a été observée entre Q2, Q3 et Q1. Les analyses en sous-groupes suggèrent que le rôle d’un ASM/IMC élevé dans la réduction du risque de lombalgie pourrait être plus prononcé chez les femmes et chez les personnes âgées de 40 à 59 ans.

Cette étude a démontré qu’il existe une corrélation négative entre l’ASM/IMC et la lombalgie, et que cette corrélation négative est plus significative chez les femmes et chez les personnes âgées de 40 à 59 ans. Cela suggère que l’intégration de l’évaluation de l’ASM/IMC dans les évaluations cliniques pourrait améliorer la stratification du risque de lombalgie, particulièrement chez les femmes et les populations d’âge moyen (40-59 ans).

Disponible sur Springer.com

🧩 Rapport et incorporation des risques sociaux dans les études sur les douleurs lombaires basses et l’exercice : une revue de la portée

Andrew Bernstetter, Nicole H. Brown, Brandon Fredhoff, Daniel I. Rhon, Chad Cook

Cette étude met en lumière que les facteurs sociaux (stigmatisation, statut socio-économique, isolement familial…) jouent un rôle majeur dans la gestion de la lombalgie, souvent ignorés dans les protocoles d’exercice, et suggère leur intégration pour améliorer l’efficacité des interventions.

L’article analyse la littérature récente sur la lombalgie et les interventions par l’exercice, en soulignant que, bien que ces dernières aient des bénéfices généralement modestes, leur impact peut être sensiblement diminué si l’on néglige les facteurs de risque sociaux. Parmi les éléments identifiés : le niveau de revenu, l’accès aux soins, la cohésion sociale, le stress au travail, et la stigmatisation liée à la chronicité de la douleur. Ces éléments conditionnent l’adhésion aux programmes d’activité physique et la capacité réelle à poursuivre ces efforts.

L’étude plaide pour que les praticiens évaluent systématiquement ces dimensions sociales et adaptent les traitements (ex. soutien psychosocial, modifications logistiques, accompagnement personnalisé), afin d’optimiser les résultats et réduire les disparités de santé .

Disponible sur Science Direct

Nous nous retrouvons le mois prochain pour de nouvelles avancées sur le rachis !

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